Pour visiter la Comuna 13, nous avons rendez-vous à 9 heures avec David, guide parlant français.
Il est allé 6 mois en France avec le Rotary Club pour apprendre le français. Sa destination initiale était Lille. Venant de Medellín (2,8 millions d’habitants), le contexte était comparable. Il s’est retrouvé à Rethel, ville des Ardennes peuplée de 8000 habitants, célèbre pour son boudin blanc et ses sangliers. Il en garde un très bon souvenir car il était le seul colombien et tout le monde voulait le recevoir.
Medellín est divisée en « Comunas », comme les arrondissements en France. La Comuna 13 compte 250000 habitants.
Perchée sur les hauteurs de Medellín, la Comuna 13 a longtemps été considérée comme l’un des quartiers les plus dangereux de Colombie. Dans les années 1980 et 1990, ce quartier était ancré dans une violence extrême. Les guerres, entre les cartels de drogue, les groupes paramilitaires, et les guérillas, ont transformé la Comuna 13 en un champ de bataille permanent. La violence était omniprésente, rendant la vie quotidienne difficile.
David nous explique que les groupes armés (FARC, ELN, …) tenaient des quartiers. Les frontières étaient de simples rues dans lesquelles il ne faisait pas bon circuler.
Nous empruntons le métro puis le Metro-Cable. Medellín un réseau de 6 lignes de télécabines construit par Poma, bien connue des stations de ski. La première ligne a été inaugurée en 2004.
Ce réseau de transport a permis de réduire le taux de criminalité en désenclavant les zones les plus pauvres qui étaient, jusque-là, aux mains des narcotrafiquants. En effet, grâce à cette infrastructure, les populations défavorisées ont pu être mieux intégrées dans la ville et accéder plus facilement aux services publics (accès à la culture, diminution du chômage…).
La société qui gère les transports en commun a installé des cellules d’assistance psychologique dans certaines stations de métro.
Des efforts ont été faits pour améliorer les infrastructures de Comuna 13. L’un des projets les plus emblématiques et impactant est la construction des escaliers mécaniques, inaugurés en 2011. Ces escaliers, qui s’étendent sur plus de 300 mètres, ont permis de désenclaver le quartier, facilitant l’accès aux zones les plus élevées de la colline. Ils sont alimentés par des panneaux photovoltaïques.
L’eau et l’électricité ont été mises en place, le ramassage des ordures ménagères organisé, les réseaux cellulaires implantés.
Au début des années 2000, des artistes locaux, rejoints par des créateurs internationaux, ont entrepris de transformer les murs en une galerie à ciel ouvert. Les fresques murales ont enclenché ce renouveau. Elles racontent les histoires des habitants, évoquent les douleurs du passé et expriment un espoir collectif pour un avenir meilleur. Ces œuvres d’art ne sont pas qu’esthétiques; elles portent des messages puissants sur la paix, la résilience et la mémoire collective. Le graffiti, autrefois associé à la rébellion, est devenu un moyen de dialogue et de réconciliation.
Au fil de la visite, nous voyons et participons à d’autres expressions de ce changement de culture : chanteurs et danseurs de hip-hop, brake-dance.
Pour attirer l’argent des touristes, tout est bon, comme de payer pour une photo au pied du Christ Rédempteur ou de la Pachamama.
De retour au parking, nous trouvons cette fresque qui aurait pu être à Comuna 13.
Toujours des couleurs vives , l
magnifique l’oiseau, je pense un coq .