Après la pluie de la nuit et la grêle du matin, le soleil est revenu juste à l’heure du rendez-vous pour aller visiter les îles Uros. Ces îles se situent sur le côté péruvien du lac Titikaka.
Nous partons en bateau avec Yordy et son épouse Mama Rosa, qui nous emmènent chez eux, sur l’îlot Suma Marka.
Yordi nous explique que Titikaka se prononce titiouaoua avec un « oua » comme quand nous faisons savoir que nous sommes ébahis.
Ensuite, Titikaka en aymara, une des langues péruviennes, signifie « puma gris ». En réponse à la question « pourquoi puma ? », Yordy a retourné la carte du lac et nous a montré la forme d’un puma, avec la tête en haut à gauche et la queue en bas à droite.
Yordi nous explique comment sont construites les îles Uros.
Elles ont été conçues au XV ème siècle. Le but est de se protéger des envahisseurs, les Incas.
La conception permet aux constructions de suivre l’évolution de la hauteur de l’eau du lac Titikaka, 3 mètres de variation selon les saisons. C’est, avant l’heure, les pontons mobiles dans les ports de plaisance pour l’amarrage des bateaux.
Ce sont des blocs de « totora », sorte de roseau, de 15 m par 20 m, incluant la partie radiculaire qui mesure 1 mètre de haut. Cet ensemble flotte sur l’eau. Ils les amarrent au fond du lac et sur les berges pour que ces îlots ne dérivent pas. Puis ils coupent les tiges des roseaux qu’ils disposent à plat. Ils complètent l’épaisseur de roseaux jusqu’à 80 cm. Lorsqu’on marche sur cet ouvrage, on a l’impression de marcher sur l’eau ou sur la toile d’une trampoline.
4 familles vivent sur un îlot. Il existe 120 îlots et environ 2000 personnes sur l’ensemble.
Il n’y a d’électricité que celle qui est fournie par les panneaux solaires.
Tous les déchets sont rassemblés et collectés pour respecter la nature.
Yord nous fait visiter Suma Marka, avec présentation des broderies réalisées par les femmes et une photo souvenir en habits locaux.
Puis nous repartons en bateau pour visiter l’îlot avec l’école primaire et l’église.
Il y a 2 écoles sur les Uros : la maternelle jusque 6 ans et le primaire jusque 13 ans. Ensuite, selon les moyens financiers des parents, les enfants peuvent aller au collège à Puno. C’est la raison pour laquelle les parents font visiter leur cadre de vie.
L’autre occupation des pères, c’est la pêche et la chasse. La chasse se faisant avec un antique fusil.
Les mères, s’occupent de la famille et le commerce. En particulier, elles font la cuisine pour leurs enfants scolarisés et elles vendent ou troquent les produits des activités masculines.
A ce propos, la langue « naturelle » est l’aymara. A l’école, ils apprennent l’espagnol, langue obligatoire. Les femmes, pour leur activité commerciale, apprennent le quechua.
Elles ont aussi en charge l’accueil des touristes qui viennent loger chez eux pour une nuit ou plus.
Dernière visite, celle de la « capitale » où se trouve le restaurant. Une bonne truite à la plancha.
Au retour, nous quittons Puno pour remonter vers Juliaca. Nous bivouaquons à l’arrière d’une station service, sous l’orage, mais au calme.